Le sentier
Comment le décrire,
Ce moment où tout est arrêté,
Où tout est parfait, immobile, suspendu,
Qui passe à toute vitesse, tel une fusée.
Ce moment pur, clair et doux, où, perché sur un talus,
Au milieu de la forêt, les pieds campés dans la terre tendre,
Le soleil perce doucement les feuilles vermeilles et ambres,
Des rayons dorés chauffant l’écorce et la mousse irisent le vallon en contrebas.
Dans le silence des bois, un son, d’abord tout bas,
S’approche en trombe.
Là, sous des yeux émerveillés, un troupeau de chevreuil galope avec ardeur,
Libre, parcourant puissamment le sentier moussu à pas feutrés.
Les sabots légers dansent au rythme du cœur.
Les oreilles dressées, les muscles bandés,
La robe élégamment camouflée dans l’écorce et le feuillage mouvant,
La troupe traverse la piste et s’efface doucement.
Gravé sur la rétine, ancré dans la mémoire,
Sans même le vouloir,
Il dure une seconde, il dure une vie,
Sans que rien ne l’efface,
L’instant, de grâce.
Elyse