1942, quai de la gare des Aubrais : Bernard Prazan, 7 ans, serre fort la main de Thérèse qu’il doit appeler Tata mais qu’il connait à peine. Quelques heures plus tôt, sa véritable tante les a confiés, lui et sa soeur, à cette inconnue pour qu’elle les fasse passer en zone libre. Mais au moment de quitter la gare, l’enfant comprend au regard de la passeuse qu’elle va les livrer aux Allemands. Pourtant, elle se ravise et les sauve. Dénoncée à son tour pour ce geste héroïque, elle sera déportée à Auschwitz-Birkenau, Mauthausen puis Ravensbrück.
Elle en reviendra. De son vivant, Bernard a toujours affirmé qu’elle travaillait pour la Gestapo ? Qui était-elle ? Une collabo repentie ou une juste ignorée ? Michaël Prazan se lance dans la grande enquête de sa vie …
La Passeuse, Michaël Prazan, Grasset.
Mickaël Prazan a fait des études de lettres modernes à la Sorbonne avant de partir Nagoya, au Japon, en 1994, où il a enseigné le français pendant deux ans. De retour en France, titulaire d’un CAPES de lettres, il enseigne la littérature dans différents lycées de l’Académie de Créteil tout en rédigeant des articles pour des quotidiens, magazines et revues. Après avoir publié plusieurs essais, il obtient un doctorat en stylistique à la Sorbonne et réalise des films documentaires.
Passionné d’histoire contemporaine, Prazan s’intéresse aux mouvements radicaux des années soixante et aux idéologies meurtrières (nationalisme, terrorisme d’extrême gauche, antisémitisme, islamisme radical, négationnisme. Il a écrit et réalisé Einsatzgruppen, les commandos de la mort, un documentaire sur le génocide des Juifs de l’est par les commandos mobiles de tueries et leurs supplétifs, au cours de l’opération Barbarossa de juin 1941.