Dormir, de grâce
L’horizon à peine gris, de grâce, mes yeux s’y perdent
Les herbes assoiffées, de grâce, déviez ce fleuve
Rendez-nous la beauté et l’éphémère soupçon du matin
Rendez-nous la nuit et le reflet des astres,
De grâce.
Ma tête contre les brumes, mon silence en plein rêve
Mon corps que j’imagine, fluide, léger, vagabond des lunes
Les pleurs sont effacés, de grâce, les craintes mortes
Les peines sont taries, de grâce, les rires bannis,
De grâce.
Dans cette apesanteur et sous des yeux d’embruns,
Empreinte d’écume, de grâce, et d’épices lointaines
L’or des jours transperce mes ténèbres et me lève,
De grâce.
Racchaela Kamps