Quelque chose en plus
J’ai vu le cygne fier
glisser doucement sur la moire du lac
avec quelque chose en plus
qu’un glissement doux sous la courbe d’un cou.
J’ai vu le chevreuil apeuré
se sauver en sauts légers
silencieux et gracieux,
majestueux,
avec quelque chose en plus
que des bonds féeriques sous la futaie feuillue.
Ce quelque chose de plus
nommons-le grâce si vous voulez.
Naît-elle naturellement du cygne ou du chevreuil
ou était-elle cachée en moi
pour éclater en des moments magiques ?
Car même un petit enfant encore hésitant
qui fait ses premiers pas maladroits
crée en nous un émerveillement
qui est porte du sacré.
Et la rencontre de l’autre
avec son étonnant mystère
qui toute une vie,
main dans la main,
invente la complémentarité du couple
sans oublier ce quelque chose en plus !
Quand ce sera le grand moment
du passage vers l’ailleurs,
puisse la grâce nous accompagner
à la rencontre de ceux qui, nous ayant précédés,
joyeusement nous attendent
avec encore quelque chose en plus !
Paul Béal