être côtier
démarcations frontières se montrer effronté face aux frontières port altier corps fier des murailles de chair
les frontières séparent être des îles côtières par des frontières êtres frontiers durant des centenaires ne pas
s’accoster par la peur de l’étranger de devenir l’étranger étranger à soi
frontières défaites les frontières font notre défaite à la fondation frontières nos frontières nous définissent
nous démolissent sans frontière sans défaite sans frontière à défaire à défendre sans feinte à prétendre être
défait
quand les frontières fondent elles défont dépouillés nous sommes des carcasses défoncées par le temps nous
sommes dépassés face harassée éreintés nous sommes quand l’on se conforte trop dans nos propres frontières
nos frontières propres notre propriété nos terres dérobées
frontières défoncent dénoncent nos possessions notre présence foncée par nos frontières fondée sur nos
frontières
frontières à défendre frontières qui défendent de front frontières au fond de notre être assurant nos arrières
arrière risque marqué de se heurter à des frontières s’arrêter aux frontières il nous faut
fendre les frontières pousser le cri franchir la porte monter sur démonter les frontières se montrer mais les
frontières premières sont impossibles à outrepasser les mots la cage bornent l’émoi éborgnent le moi
parole plus pure les frontières du langage l’emmurent coincée au bord des lèvres la parole au coin des yeux
elle fuite à peine les frontières du corps la retiennent la gêne de verser une goutte la goutte qui fera déborder
le vase la goutte qui dépassera les bords les frontières les confins du moi
demeurer derrière ses frontières durant des centenaires se retrancher au fond de son gouffre visage fermé
air grisé front plissé mâchoires contractées impossible de s’infiltrer dans ce paysage les grilles des yeux
se closent les frontières se posent les mots de fin adieu à l’autre
Eline Guez
La virgule ou le point définissent des frontières. J’ai bien aimé l’absence de ces frontières dans votre texte qui donne une liberté de lecture…