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Printemps des Poètes 2023

Poème 42 – Dans le ventre de la forêt, … la vie et la mort emmêlées… – Anne DB

Dans le ventre de la forêt,
… la vie et la mort emmêlées…

 

De ce voyage-là, je ne reviens jamais pareille.
Cette immersion au pays de la forêt tropicale,
Ou mieux au cœur de la « Reine des forêts », celle d’Amazonie,
Me bouleverse au plus profond de mes cellules.

Un voyage à la rencontre de cette nature sauvage et rebelle,
Une traversée au pays des racines, des lianes et des feuilles enchevêtrées,
Une rencontre de l’infiniment petit dans cet infiniment grand.
Un moment de jouissance orgasmique en plein cœur de cette forêt primaire.

Le bonheur inestimable de renouer avec mes racines sauvages.
Au plus profond de ce qui nous fait humain, mortel.
Un moment fœtal dans le ventre de notre Mère nourricière.
L’éphémère au plein cœur de l’éternité.

Dans cette forêt tropicale, tout morceau de mort
Ici, devient vite un berceau pour de nouveaux feuillages,
Tout fragment d’humus devient le terreau de nouvelles graines,
Tout petit être trouve ici, sa place dans cette immensité.

Cette forêt primaire et nourricière nous donne ainsi cette leçon de sagesse :
Tout organisme nait de cette évidence :
La mort donne la vie et la vie est déjà la mort.
Dans ce chaos apparent, plus de frontières, la vie nait de la lumière et de l’eau.

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Ici la vie naît de cet humus puissant, de ces arbres en pourriture,
Dans cette immense orgie de tous ces fragments de moisissures vivaces.
Lumière / obscurité et vie / mort, deux mondes distincts qui se nourrissent pourtant,
Plus de frontières, au creux du ventre de la terre nourricière.

Au milieu de ces moisissures qui sont déjà graines,
En connexion avec ces dentelles de verdure reliées par racines ou champignons,
Je me mets en communication avec ces feuilles qui dansent pour trouver la lumière.
Tout ici, vit en liaisons invisibles, reliant l’ensemble au grand cosmos.

Ici c’est une symphonie de silence et cette paix de la forêt me rassure.
Dans cette cathédrale naturelle, l’existence humaine ne connaît pas de frontières :
Entre la vie et la mort, rien n’est hermétique.
Voir sa fin en face, c’est savoir mieux déguster chaque instant présent…

Anne DB – 12 février 2023

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