L’Ephémère Grognon
Je n’aime pas vraiment le sens de l’éphémère,
Car il est tout petit, fugitif, sans repère.
Ephémère : mot d’oubli, de perdition, de vide.
Vertige de l’abîme, éloge du rapide.
Et si, par aventure, dans un présent infime
Eclatent des couleurs, une magnificence,
Nous n’avons pas le droit de refermer d’un coup
Un bonheur si précieux, un trésor si sublime.
Mystère de l’Ephémère
Qu’il soit
Parfum, sourire, lumière… n’y a-t-il pas de suite ?
Tout l’espoir engendré n’est-il donc qu’une fuite ?
Aiguisons tous nos sens,
Pour savourer gourmands, les pépites du temps.
Elles deviennent, alors, Parenthèse enchantée,
Grâce retenue, Merveille suspendue,
Délice infini, Splendeur en équilibre.
Ephémère,
Douceur de ne rien faire … élargissons l’instant
Et comme le coussin qu’on presse dans les bras,
Apprécions sans entrave le moelleux du moment.
Qu’il dure à jamais et ne s’arrête pas !
Alain