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Printemps des Poètes 2022

Poème 04 – Mathématiques des Nuits – Rita

Par 18 janvier 2022février 1st, 2022Aucun commentaire

Mathématiques des nuits

 

Enoncé du problème

Résoudre l’équation : nuit blanche+ trois minutes + éphémère +2000 signes = x

 

Au compte rond de dix se font les décomptes du temps
du13 janvier avant au 13 janvier maintenant
soient dix ans de jours et nuits agrippés à ton absence
soi-disant que nous vieillirions ensemble mais le temps t’a ravi trop vite,
soient dix ans que multiplient le vide et celui d’avant par autant de nuits
soient trois mille six cent cinquante
auxquelles s’ajoutent les bissextes d’années à régler les anomalies
soient trois.
Le tout résulte en autant de nuits et trois passées vaines
et la tristesse remplit l’errance des nuit en nuit d’ennui
et de nuit en jour mais les jours se camouflent dans la prétention
                                            que tout est merveille dans ce flou à vivre
et merveille, il est vrai que la vie l’est aussi.

 

Autrement dit: 10 x 0 x 3650 + 3 = tu me manques + merveille aussi
mais surtout ce jour de comptes est égale à
                                                                                       tu me manques, tu me manques, tu me manques.
Tu me manques malgré tes cruautés et ta déraison, ta folie et tes passions
et pour les rêves que nous avions eus
et les enfants qui sont venus
et ceux arrivés après que tu ne connaîtras jamais
et qui ne te connaîtront pas non plus
et les horizons que nous ne verrons pas
et les rivières où nous n’iront pas nager
et les disputes que nous n’aurons plus
et les réconciliations surtout non plus
et les réponses que tu ne donneras pas
et que tous nous voudrions tant savoir
et tes bras que je cherche aveugle toujours
                                                               à tâtons toujours sans jamais les trouver dans toutes ces nuits plus trois
et le temps, le temps, le temps passé à espérer que ce n’est pas vrai
                                                               que la mort ne m’a pas soumise à cette éternité où tu n’es pas.

 

Autrement dit : ce fatras là + merveille + 10 x 0 x 3650 + 3 = tu me manques.
                                                   Tu me manques. Tu me manques. Tu me manques.
Le temps, le temps, le temps, multiplié par toutes ces nuits et trois est égale à perpétuellement.
                                                   x = tu me manques perpétuellement + merveille aussi
Il suffisait de deux minutes trente pour me l’avouer.

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