Tu es venu
Tu es venu. Tu as dit des mots sans importance
que je n’ai pas cherché à comprendre.
Ta voix m’a suffoquée qui me donnait à entendre
ta force, tes failles, ta possible tendresse.
Je n’ai pas écouté. Je t’ai juste regardé.
Et je n’ai plus vu que toi.
Tu ne ressemblais pas aux autres.
Tu ne te prenais pas au sérieux.
Tu étais, dans le premier jour de l’été,
comme un arrosoir d’eau fraîche
une fontaine d’eau glacée à ma soif insoupçonnée.
Je t’ai respiré. Une odeur de foin coupé,
de lever du soleil, de matin du monde
inondé de rosée, de pain, de bois.
La vie autour de toi embaumait.
J’aurais dû m’enfuir.
J’avais les jambes coupées, le cœur ficelé.
Ne plus être, sauf dans ta lumière.
Te regarder bouger, rire, dormir.
Je n’ai pas su te dire que je voulais tes bras autour de moi
ta bouche qui dirait ma Douce tout bas
la peur qui n’aurait plus prise sur moi.
Nous étions trop jeunes pour savoir aimer.
Tu n’as pas su deviner et tu t’es éloigné
en emportant ma joie et mon rêve de toi.
NM
Superbe bravo
Belle dimension émotionnelle que cet amour de jeunesse… qui heureusement peut ressurgir à tout âge.