Poème 20 – Comme une petite flamme de vie … au creux de mon cœur – Anne

Comme une petite flamme de vie … au creux de mon cœur

Comment décrire cette petite flamme
Qui habite au plus profond de mon corps,
Qui nourrit mes joies et mes envies d’aller de l’avant ?
Comment accueillir ce fragment de lumière
Qui devient jaillissement d’une énergie puissante ?
D’où vient cette source de vie,
Qui me donne cette niaque contre vents et marées ?

Ce liquide de vie qui circule dans mes vaisseaux,
Cette énergie de battante qui brave l’adversité,
Ce suc de miel qui enrobe mes tissus intérieurs,
Cette potion magique qui fait traverser des déserts.

Ce désir si puissant, cette pulsion de vie, à la vie, à la mort,
Est un héritage de résilience de ma grand-mère et de ma mère,
Comme un bâton de relai qui se transmet à chaque génération.
Elles qui ont bravé les tumultes de la grande guerre
Et qui mesuraient l’acte quotidien de survivre chaque jour aux bombes,
Et savaient mesurer le cadeau de chaque instant de vie, gagné sur la mort.

Cette gourmandise de vie, cet appétit de petites conquêtes,
Cette joie tranquille qui irradie mes cellules,
Cette force intérieure qui porte mon cheminement existentiel,
Cette sérénité profonde qui me relie à Dame Nature,
Cette espérance irraisonnée qui donne l’énergie pour bâtir des petites cathédrales collectives,
Cette étoile, comme un fil rouge, pour poser chaque jour, des petits cailloux blancs.

Ce désir de vie me fait traverser cette crise sanitaire dans la confiance :
Nourrie de ces semaines de confinement en plein cœur de la forêt tropicale,
Au milieu de ces cris de singes hurleurs et de ces petits sons de mon lézard nocturne.
Je me suis imbibée de ce doux filtre de désir de vivre.

Même loin de cette oasis de ressourcement,
Mon corps a gravé dans mes cellules, cette tranquillité profonde,
Cette confiance fluide, cette joie simple, cet émerveillement pour l’instant présent.

Pas besoin de se projeter dans un avenir incertain.
Il suffit de croire au présent et de le boire dans ses gouttes les plus banales.
Pas besoin de se nourrir de ces moments collectifs impossibles,
Il suffit de cultiver le lien, virtuel, par la pensée ou l’échange sans présence.

Ce désir de vie, une pépite d’or au creux de mes doigts,
Un écrin d’amour de l’existence,
Une potion magique qui immunise contre la déprime,
Un bâton de pluie qui ruisselle de sa musique subtile,
Comme un petit ruisseau de fleurs qui embaume la pièce.

Une énergie puissante, qui porte à vivre chaque instant
Comme un précieux cadeau…
Désir de vie, désir d’amour, désir de joie, désir de doux bonheur
Qui nourrissent l’instant présent, d’un délicat parfum sensuel.

Anne – 19 février 2021