Flamme,
Je n’aurais jamais cru cela possible un jour.
Je me sentais lié, accroché à l’éternité,
Comme cet adolescent qui joue avec la mort
Et se croit immortel.
Il y eut beaucoup de bruit.
Puis un silence de mort.
Ils nous ont abattus, l’un après l’autre, l’un sur l’autre.
Nous n’avons pas gémi.
Nous avons lutté.
Nos branches et nos sèves se sont mêlées plus fort encore.
Notre force, nous l’avons puisée dans nos racines.
Ils n’ont pas pu nous séparer.
Ensemble.
Et aujourd’hui,
Transformés en flammes éphémères,
Dans cette cheminée du salon,
Nous crépitons d’amour.
Comme au bon vieux temps où nous étions en vie,
Libres de nous aimer et de le taire aux yeux de tous.
Aujourd’hui, ils l’entendent.
A la manière dont nous nous consumons.
Seuls et ensemble, braises ou cendres.
Tant qu’il y aura du bois
Qui chante avant de mourir.
Je vis…
Dominique