Messe de minuit
L’église est pleine à craquer en ce 24 décembre glacial. Ma copine et moi ne voulions pas venir à ce simulacre de fête. Pour nos caboches rebelles de gamines bercées aux musiques yéyé, ce rite religieux est une hérésie…
Mais nos mères ont été inflexibles. A peine entrées, nous voilà prises d’un puissant fou rire que rien ne peut stopper : ni leurs regards meurtriers, ni ceux des paroissiens courroucés qui se retournent. Rien n’y fait, au contraire !
Le fou rire se transforme en torture : nous pleurons, hoquetons. Nos mères furibondes nous ordonnent de sortir. Nous voilà dehors, frigorifiées, dépitées et presque repentantes. Notre fou rire a disparu.