Journal d’un confiné félin
Le matin, réveil vers 7h en même temps que ma maîtresse. Quelques gâtés, des gratouilles par ci par là, un p’tit tour vers mes croquettes et aussi vers ma boule magique qu’il me faut quand même secouer pour que son contenu se répande sur le sol… Ça creuse…
Bon, c’est pas tout, mon maître, cette grosse feignasse est encore au lit. Je pousse la porte de la chambre avec la délicatesse qui me caractérise et saute sur le lit. Un ou deux petits miaou (x ou s ?) discrets. Chouette, il est réveillé. Gros gâté sur la couette, sur le dos, les quatre pattes en l’air et mon moteur de 80 cv ronronne comme une Ford mustang.
Je m’étire, histoire de paraître encore plus grand.
Une petite dizaine de minutes et stop !
Il faut que j’aille prendre mon poste habituel à ses pieds. Il adore ça, que je pose mes 7 kg sur ses pieds… Il adore, je vous dis…
Il finit quand même par se lever. Encore quelques caresses pour moi et il me recouvre avec la couette… Waouh… La patte !!! Enfin le pied, comme vous dites les humains.
Jusqu’à 11h, c’est le calme plat sous cette couette. Ah, si, un truc un peu pénible : ma maîtresse vient toujours au milieu d’un de mes rêves oniriques me refiler un truc au fond de la gorge. J’ai cru comprendre que c’est pour mon bien, alors je ne dis pas trop…
Juste pour la forme, on a sa dignité féline.
La porte extérieure s’est ouverte plusieurs fois. Je sors de dessous ma couette en lin. Etonnant, la fenêtre de la chambre est ouverte… Boaf… Je vais dans la cuisine et je fais le compte des humains. Ils sont deux. Ok, pas d’invités…
Bon, on m’ouvre la porte. Je sors, mais c’est bien pour vous faire plaisir.
Un p’tit tour dans le jardin. Bon c’est pareil qu’hier matin, à part le chantier ouvert par mon maître d’un machin avec des planches et de la terre dedans, mais tout ça, j’ai supervisé hier…
Vers 11h30, retour au bercail. Ben oui, on m’attend, il faut que j’aide en cuisine…
J’adore voir ma maîtresse ou mon maître faire le repas. Je n’en perd pas une miette…
Des fois, j’ai le droit de jouer avec un truc vert : haricot ou pelure de courgette… Top…
Bon, c’est encore mieux lorsqu’ils me laissent lécher un bout de bois sur lequel ils ont coupé du poulet… Hummm…
Je les regarde ensuite manger, bon, ce qu’ils ingurgitent, c’est pas aussi appétissant que mes croquettes mais j’aime quand même bien sentir l’odeur des leurs…
Bon, c’est pas tout, il est bientôt 13h et ça va être l’heure de la sieste. Alors, j’ai le choix entre canapé et fauteuil. C’est égal, les deux me conviennent ; il y a des coussins…
Pour mes maîtres c’est l’heure du café et du thé.
Ensuite, ils s’activent… Holà, holà, du calme… Moi, jusqu’à 15h/15h30, je suis bon à rien…
Un petit tour dehors.. Manger quelques brins d’herbe, histoire de participer à la tonte de la pelouse… Me rouler au soleil sur la terrasse…
Bon, mon maître bricole encore au jardin.. Je jette un coup d’oeil. J’ai confiance, il travaille pas trop mal, même si parfois je m’y prendrai pas comme ça. Mais bon, je dis ça, je dis rien.
Tiens le transat à côté de ma maitresse qui bouquine est libre. Normal, l’autre, il bosse… Hop, je suis crevé moi. Allez… une petite 1/2 heure étalé comme une bouse à me charger de mon quota de vitamines C…
Ça doit pas être loin de 16h, il est temps de faire mon boulot de voisin-vigilant et d’arpenter le jardin à la recherche de quidams suspects. Quelques tours autour de la maison, mater les papillons, regarder le feuilles s’agiter sous la légère brise. Eh, oui, c’est pas parce qu’on est félin, qu’on est pas poète…
Ho, ho… mais j’ai soudain comme une faiblesse…
Mais, mais, c’est la faim !!!
Vite je rentre, il est pas loin de 17h. Il va falloir encore passer une heure à quémander, à suivre tous les faits et gestes de la maison, à anticiper tous les mouvements en direction de la cuisine…
Crevant, absolument épuisant..
Enfin, le repas est servi. Pas trop tôt…
Je sais pas pourquoi mais manger provoque souvent chez moi comme un assoupissement.
Direction, un des deux canapé-lits…Et jusqu’à 21h, au moins…
Mes maîtres eux regardent un film sur le truc qui bouge sur le mur.
Allez, je vais les rejoindre. J’adore la couverture rouge avec les petites traces de mes pattes, en marron, dans laquelle mon maître s’entortille. Je me colle sur lui, ou plutôt entre lui et l’accoudoir du canapé. Je règle la puissance du ronron à 50 watts, je m’allonge au maximum, quelques sollicitations pour obtenir quelques caresses sur la tête et dans le cou… Trop top…
La soirée va se passer comme ça, jusqu’à ce que l’un des deux décide d’aller se coucher…
Ni une, ni deux, j’emboite le pas… Je vais même parfois jusqu’à les précéder afin de vérifier que tout est en ordre dans la chambre…
Couette moelleuse, température correcte…
C’est parti pour la nuit…
Confiné, vous avez dit confiné ?
Non, non, c’est une journée ordinaire…