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Atelier d'écriture - ProductionsDe ma fenêtre

De ma fenêtre – 3

Par 24 avril 2020avril 27th, 20202 Commentaires

De ma fenêtre, je vois une cour, fort ordinaire ma foi !

Sauf que… dans cette cour, ma cour, il y a un banc en bois. Et au dessus de ce banc, trône, majestueuse, une très vieille dame de presque cent cinquante ans. Son prénom, désuet et charmant à la fois, est Glycine.

Le poids des ans n’a pas de prise sur elle. Au contraire si l’on n’y prend garde, d’année en année, elle étendrait son territoire et envahirait tout !

Au mois d’avril, c’est son heure de gloire. Coquette, elle se pare de ses plus beaux atours de couleur parme. Son parfum, suave et entêtant, embaume l’air.

Elle se sait belle et désirable. Sûre de ses charmes, elle attire en son sein tous ceux qui veulent l’honorer. Sacrée courtisane !

Bourdons, abeilles, guêpes, très heureux de l’aubaine, s’en donnent à cœur joie. Ils la butinent allègrement dans un joyeux vrombissement.

Pour le moment, je ne l’approche pas de trop près. Je sais que quelques amants jaloux sont prêts à sortir leur dard et à piquer, comme pour dire « Attention, chasse gardée ! »

Pendant l’été, je ne resterai pas derrière ma fenêtre. J’irai dans la cour, je m’installerai sur le vieux banc en bois. Et là bien au frais, à l’ombre de Glycine, je regarderai jouer mes petits-enfants, je lirai, je méditerai (ça c’est moins sûr !) ou peut-être je m’ assoupirai (ça c’est plus sûr !) et je ferai de beaux rêves….

Merci ma chère.

MPR

2 Commentaires

  • Marie dit :

    Magnifique…. on a tellement envie de s’asseoir sur ce banc, et de s’enivrer du parfum de cette noble dame…

  • daniellemelgar dit :

    Hommage vibrant à la reine Glycine qui est, pour moi aussi, la fleur qui m’enchantait le plus au printemps, dans mon enfance : chaque jour en allant à l’école, je demandais invariablement à ma grand mère, « comment il s’appelle cet arbre ? » et la réponse avec son accent champenois ravissait mon oreille.

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