Alvaro est un survivant du massacre des 43 disparus du 26 septembre 2014 à Iguala, Mexique.
Il n’a plus rien à perdre, plus rien à faire dans ce pays qui a tenté de le supprimer. Il passe la frontière et se retrouve englué dans les élucubrations transhumanistes d’un des richissimes directeurs d’entreprise de la Silicone Valley, ersatz de Marc Zuckerberg et consorts. Il y a aussi Adèle, brillante biologiste, qui n’adhère à rien de tout ça mais s’y trouve quand même. Il y a toute la philosophie des pirates contemporains, hackers de tout poil, violemment libertaires et profondément anti-autoritarismes.
Il y a aussi l’écriture de Pierre Ducrozet, haletante, qui par delà les idées, raconte une histoire au sens noble du terme.
N’ayez pas peur des mots barbares comme transhumanistes et hackers, ce récit est d’abord là pour vous tenir, ne pas vous lâcher, comme seul un bon roman peut le faire.
L’invention des corps, Pierre Ducrozet, Actes Sud, 20 € (à réserver gratuitement à L’Hirondaine par ici)