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ÇA DEVAIT ARRIVER…

 

Ce matin, en remontant de la cave, elles étaient parties… enfuies…
Elles ne supportaient plus le confinement, depuis près de trois semaines enfermées dans une boite sans lumière.
Elles avaient trop l’habitude de sortir, trois fois par semaine, pour faire plusieurs dizaines de kilomètres sur des chemins de terre ou du bitume, peu importe, tous les terrains leurs convenaient.
Rien ne les effrayait, parfois il fallait même les retenir d’aller trop vite !
Trois semaines sans sortir, c’en était trop pour elles…. Je ne sais pas comment elles s’y sont prises ; elles ont probablement profité d’une porte mal refermée… allez savoir !
Le résultat est là, mes chaussures de jogging ont disparu, pris la poudre d’escampette ! Elles ont craqué ! Je reste, hébété, devant des boites ouvertes et vides, que faire ?
Elles n’ont même pas d’autorisation dérogatoire de sortie !
J’imagine le pire si elles trouvent un bon pied qui fait l’affaire.  Elles peuvent chausser n’importe qui !
Chaque fois que je suis sorti une heure, j’aurai dû en prendre une paire à tour de rôle, or, j’ai commis la bêtise de garder mes chaussures de ville. Pour marcher elles suffisaient amplement, je ne me suis pas méfié, ont-elles été jalouses ?
Partir à leur recherche dans le quartier ?   J’hésite. Demander aux gens à un mètre de distance s’ils n’ont pas vu mes chaussures… je pressens par avance la réaction, au minimum dubitative de mes voisins…. Que vont-ils penser : le COVID 19 l’a atteint de façon atypique !
J’entreprends d’en parler à des amis proches, je sens bien leur étonnement…. Personne ne s’avère de bon conseil… que faire ?
Avec d’autres, j’ai partagé avec elles tant de bonnes aventures sportives. Je sais bien qu’elles aussi ont créé des relations amicales avec d’autres chaussures comme elles… je me souviens sentir qu’elles se comparaient entre elles ainsi que les pieds qu’elles abritaient… Elles ont traversé des chemins boueux, dans le froid, mais aussi vécu des courses mémorables avec des retours arrosés et des moments de vraie convivialité.
Finalement on s’attache…
Apparemment pour elles, cet attachement n’a pas pesé beaucoup face à leur enfermement, et à la première occasion ….
Mais que vois-je au loin, en haut des escaliers…. Deux paires « en lacets » qui se dandinent doucement, elles ont l’air en parfaite santé…. Elles descendent doucement l’escalier qui conduit à la porte d’entrée….
Une sonnerie retentit à cet instant précis, eh oui ! Même confiné le réveil sonne … histoire  de ne pas s’encrouter… je me lève d’un bond, mais à la place de mes chaussure je n’ai que la possibilité d’enfiler mes pantoufles !
J.L.

Un commentaire

  • daniellemelgar dit :

    Enfin, on peut laisser des commentaires ! le nécessaire a été fait par Roland, le technicien d’Openscop… Donc je peux enfin te dire que ton texte a été un très bon moment récréatif pour moi. Tu as oublié de les remercier pour t’avoir ramené chez toi parfois dans un état pitoyable. Heureusement qu’elles connaissaient le chemin ! Danielle M

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