tapie au fond de la pièce où le pain commençait à moisir
je contemplais le cadavre de l’être humain tout entier
que nous avions échoué à devenir
j’ai noué une cravate en corde
et remisé le bonheur à la cave sous un grand drap blanc
pour le protéger du temps et sa bave
j’ai laissé mon chagrin sur la grève et ton amour en cage
le temps que passe l’élan de mon abandon
infusé dans la tasse d’un soir d’orage
je laisserai aux mouches
les baisers et les œufs qu’elles déposeront aux creux de mes yeux
et à notre foyer
la primeur d’un sommier vide laissé à ceux qui n’ont pour ciel de lit
que la clémence des gens heureux
Charlice Liddell