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Printemps des Poètes 2023

Poème 40 – L’air des hauts murs – Pelo Blanco

L’air des hauts murs

 

– Que dis-tu, qu’est ce que tu murmures?
– Mais je ne murmure pas, je crie.
– Non, j’entendrais ce que tu dis !
– C’est pas possible, il y a le mur !!

L’ère des hauts murs est revenue
Nous qui pensions qu’avec Berlin
Les graffitis y avaient mis fin
Ce maudit règne semble têtu.

Toi, oui toi, Béton qui transforme
Le pauvre peuple palestinien
Pour le réduire à peau d’chagrin !
Je rêve sans trêve que tu t’écornes.

Toi, oui toi, Béton qui sépare
De part en part les Amériques
Pour rejeter les Hispaniques !
Je rêve déjà que tu décarres.

Maintenant, c’est au tour de l’Europe
De vouloir des murs barbelés !
Problème : c’est sourd l’ béton armé
Et d’un caractère misanthrope.

A qui profitent ces constructions ?
A qui profitent c’déluge de peurs ?
A coup sûr c’est aux bétonneurs
Et aux nationalistes poltrons.

Je le clame : Effrite toi Béton !
Avant qu’les oreilles on te taille,
Sache que derrière la grande muraille
Tu n’es qu’un minable avorton.

Et tant qu’on parle des oreilles,
Souhaitons que les nôtres se réouvrent,
Faisons que nos bouches réprouvent
Ce rejet d’c’qui n’est pas pareil.

Humanistes de cette Terre
Repensez l’autre comme un frère.
Rigides et sangsues faisons taire
Au lieu de blinder nos frontières.

Pelo Blanco

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