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Dans ma ville devenue étrange
Où plus aucun ange
Ne semble encore être en vie,
Des ombres se croisent sans envie ;
Si à bien y regarder elles se sourient,
C’est pour donner le change à la pandémie ;
Les femmes à l’heure des confitures
Ne peuvent en parler, pour leur déconfiture
A leurs meilleures amies,
Quand les hommes s’ennuient.
Lire, écrire, s’abreuver aux sources
Du savoir jusqu’à peut-être devenir ours,
A force de solitude, de platitude
De gestes raccourcis, de désert d’attitude.
Ne restera-t-il aux « déconfinés »
Que l’amère sensation d’être déminés
De toute colère, de toute révolte ?
Où auront-ils le désir qui survolte
De gagner sur la mort une vie de complétude
Libérée de toute servitude ?

 

Martine Pichoir 4/4/2020

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