Le volcan, comme une vie.
D’abord la naissance :
grondements profonds, poussées douloureuses,
explosions vers le ciel, cris vers la vie,
laves sanglantes, sang chaud.
Puis on donne un nom :
Barbara ou Krakatoa.
Mehdi ou Fudji,
Kilimandjaro ou Bruno.
Stromboli ou Marie,
Viennent l’enfance et l’adolescence :
colères froides, cendres chaudes,
nuées ardentes, fièvres fortes,
dents qui poussent, bombes qui sautent.
Puis on est connu :
Hawaïen ou charmant,
Strombolien ou secret,
Coléreux ou péléen,
Prétentieux ou vulcanien.
Arrive l’âge adulte :
le Piton de la Fournaise fait son spectacle
et accepte les touristes en mal d’émotions.
Mais comme les humains font la guerre
certains volcans tuent.
D’autres fournissent aux humains des terres riches.
De leur côté, les humains produisent,
consomment,
se battent,
font la paix
ou cherchent une utilité sociale.
Enfin voici le temps de la sérénité :
Les volcans font la chaîne,
pour accueillir les randonneurs.
Les humains méditent sur leurs souvenirs,
appellent leurs ancêtres à l’aide
et regardent grandir leurs descendants.
Quelques volcans s’offrent un lac de cratère
si calme que les images des nuages
y apprennent à nager.
Un volcan est-il mort pour toujours ?
Un humain est-il éteint à jamais ?
La vie, comme un volcan.
P.B.